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Libération

La ruée vers l'Inde

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Malgré les difficultés d'installation, les Français sont de plus en plus nombreux à tenter leur chance dans ce pays en pleine croissance économique et en manque de main-d'oeuvre qualifiée.
publié le 13 novembre 2006 à 0h03

New Delhi de notre correspondant

Il y a encore un an, Mathieu était cadre supérieur en France. Salaire : 5 000 euros net par mois pour gérer plus d'une centaine de points de vente et quelque 110 employés au sein d'une marque de luxe. «J'avais une vie de rêve, un gros salaire et une belle voiture de fonction, sourit-il. Mais je bossais douze à quinze heures par jour, j'étais stressé en permanence. Je ne voulais pas me réveiller à 45 ans en me disant que j'avais raté ma vie.» L'an dernier, à 30 ans, ce jeune cadre dynamique a ainsi décidé de tout plaquer pour aller s'installer à l'autre bout du monde, en Inde. Pourquoi l'Inde ? «Un voyage, il y a quatre ans, je suis tombé amoureux de ce pays. J'ai ici un sentiment de liberté que je n'ai jamais trouvé en France, l'impression que tout est possible.»

Aujourd'hui, avec un autre jeune Français, Mathieu possède une maison d'hôtes dans un quartier résidentiel de New Delhi. Six chambres, une dizaine d'employés : rien de prétentieux, mais une affaire qui tourne. A tel point que, seulement dix mois après l'ouverture d'Amarya Haveli, les deux associés sont déjà en train de chercher un deuxième immeuble pour agrandir leur affaire. «En France, on n'aurait jamais pu se lancer dans une telle aventure, tant pour une question de moyens qu'en raison de la rigidité du système. Notre société ne te laisse pas sortir des sentiers battus», affirme Mathieu.

«Morosité ambiante»

Comme lui, les jeunes Français sont de plus en plu