«Je suis consultante en maîtrise d'ouvrage. Depuis un an, je produis des documents et des guides dans une grande entreprise mi-privée mi-publique. Mais ce n'est pas elle qui m'emploie : en fait, je suis salariée d'un cabinet sous-traitant, ce qui ne m'empêche pas de passer tout mon temps dans l'entreprise cliente. Il y existe encore une culture d'entreprise très "service public". Et une mentalité hostile aux sous-traitants. Ce que je peux comprendre : les salariés "internes" estiment que c'est autant de personnes de moins embauchées dans leur propre société. Surtout que la direction mise sur ces divisions en essayant de donner des exemples d'externes, qui "eux, travaillent". Nous avons, malgré nous, le rôle des "mercenaires", ceux qui acceptent de tout faire, ceux qui font table rase des principes. Je ne comprends pas que la plupart des salariés s'en prennent aux sous-traitants, qui n'y sont pour rien. Les syndicats viennent souvent dans les locaux avec des tracts contre les consultants, "mieux payés", et qui "piquent" le travail des internes. Sans rappeler que nous, on n'a pas leurs onze semaines de vacances, ni leurs avantages en nature... Nous portons un badge où est écrit en gros "Extérieurs". Les internes ne sortent pas déjeuner avec nous. Ils nous ont casés au premier étage, eux sont au troisième. A leurs yeux, nous sommes des exécutants, mais en tant que consultants, on est censé avoir les compétences pour surveiller leur travail... Dans les faits
Sous-traitants souffrants
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par Sonya Faure
publié le 13 novembre 2006 à 0h03