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Libération

Gameloft se joue des salariés d'OI Games

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L'entreprise de jeux vidéo sur téléphones portables est accusée par sa filiale du Cantal de délocaliser en douce.
publié le 15 novembre 2006 à 0h05

Depuis une semaine, les salariés de l'Odyssée Interactive, à Aurillac, n'ont plus accès à la plupart de leurs outils informatiques. Comment créer ces jeux vidéo pour téléphones portables dont leur entreprise s'est fait une spécialité ? Comment croire encore à l'avenir de ce site quand plane une menace de délocalisation en Roumanie ? La direction rassure. Mais elle a dit tout et son contraire ces derniers mois . Et d'Aurillac, les salariés commencent à mesurer la distance qui les sépare de leur maison mère à Paris.

Roulement. Tout avait si bien commencé pour le petit studio du Cantal. En novembre 2004, l'Odyssée Interactive, qui édite notamment le site web Jeuxvideo.com, crée un studio d'adaptation de jeux vidéo pour téléphones portables. C'est Gameloft, son actionnaire à 80 % et géant mondial du domaine, qui le lui demande. Le studio est basé à Aurillac. Il compte alors une poignée de personnes, mais grossit rapidement. Neuf mois plus tard, il y a déjà une vingtaine d'employés et une entreprise dédiée est créée : l'Odyssée Interactive Games (OI Games), toujours à Aurillac. Les effectifs continuent de croître, jusqu'à dépasser quarante personnes. Tous les recrutements se font en CDD de six mois, suivi d'un second de douze, avec promesse orale d'embauche en CDI. Pour rentabiliser ses locaux, l'entreprise met en place un système de roulement, avec une équipe du matin, qui commence à 6 h 30, et une de l'après-midi, qui termine à 21 heures. Les salariés changent d'horaire tous le