Berlin de notre correspondante
La Bourse allemande a jeté l'éponge. Convaincu «qu'on ne peut pas forcer une coopération contre la volonté de l'une des deux parties», Reto Francioni, le patron de la place de Francfort a finalement renoncé à son projet de fusion avec Euronext, l'alliance boursière entre Lisbonne, Amsterdam, Bruxelles et Paris, dominée par les Français. Le Suisse a regretté «le scepticisme irrationnel» auquel il s'est heurté à Paris, malgré le double soutien de Jacques Chirac et d'Angela Merkel. Plus rien ne s'oppose désormais à la fusion d'Euronext avec le New York Stock Exchange (Nyse).
En Allemagne, c'est la consternation dans les milieux d'affaires. «L'Europe rate une grande occasion», déplore Klaus-Peter Müller, le patron de la Commerzbank. Le quotidien des affaires Handelsblatt regrette l'hégémonie américaine sur les marchés : «Euronext passe au Nyse. Le Nasdaq décide déjà de la direction prise à Londres. Résultat : lois et réglementations américaines domineront les marchés plus encore qu'aujourd'hui. Or il ne s'agit pas que du financement des entreprises. Il en va aussi du financement des Etats.»
«Vers l'Asie». La Bourse allemande se trouve aujourd'hui isolée, dans un contexte de rapprochement boursier à l'échelle planétaire. La place de Francfort avait échoué en 2005 dans sa tentative de se rapprocher de la Bourse de Londres, et des négociations entamées avec la Bourse de Milan sont mal engagées. «La Bourse allemande d