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Libération

Prise d'otage payante à Duralex

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Les ex-salariés ont séquestré le directeur pour obtenir leurs indemnités.
publié le 16 novembre 2006 à 0h06

Orléans de notre correspondant

Une prise d'otage pour débloquer des indemnités de licenciement attendues depuis un an. La méthode, inédite, s'est avérée payante chez Duralex. Hier soir, après vingt-quatre heures de séquestration par les ex-salariés excédés, une partie de l'argent réclamé a été versée sur ordre du patron et le nouveau directeur de l'usine de Rive-de-Gier, Michel Gérard, a pu rentrer chez lui. Fin du énième épisode du conflit opposant les salariés du fabricant de verres à Sinan Solmaz, le sulfureux repreneur turc de l'entreprise.

«A bout». «85 ayants droit licenciés en 2005 attendent toujours leurs 6 000 euros, comme supplément de l'indemnité légale de licenciement», tempête Emmanuel Champavert, secrétaire CGT du CE de Rive-de-Gier. «Pour l'heure, ils n'ont touché que 1 700 euros.» Les inspecteurs du travail dépêchés sur place hier pour tenter de trouver une solution amiable ont essuyé une fin de non-recevoir. Pour Frank Michel, l'administrateur judiciaire de Duralex, la séquestration est l'aboutissement logique d'une situation pourrissante : «Les anciens salariés sont à bout. Même s'il s'agit d'une méthode contestable, on peut les comprendre. Ils testent par tous les moyens la capacité de leurs interlocuteurs à négocier.»

La veille, pourtant, représentants du personnel et pouvoirs publics se retrouvaient au ministère de l'Industrie pour une réunion de travail jugée «très positive» par Pascal Colichet (CGT), du CE de la maison mère bas