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Libération

Milton Friedman se retire du marché

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Mort à 94 ans de l'inspirateur économique de Reagan, Thatcher et Pinochet.
publié le 17 novembre 2006 à 0h07

New York de notre correspondant

Peu d'économistes ont vu leur nom associé d'aussi près à des politiques. Il y eut Keynes, bien sûr, et, de manière presque symétrique, Milton Friedman. Celui qui a inspiré l'action de Ronald Reagan, dont il a été un conseiller, et de Margaret Thatcher s'est éteint hier à San Francisco, suite à un problème cardiaque, à l'âge de 94 ans. Prix Nobel d'économie en 1976, il fut le défenseur inlassable de l'ouverture des marchés, de la réduction des impôts et des dépenses publiques. Une position qu'il aimait résumer par cette simple phrase : «Personne ne dépense l'argent de quelqu'un d'autre aussi consciencieusement que le sien.» Manière de signifier que la dépense publique impliquerait nécessairement gaspillage et inefficacité.

Banques centrales. Friedman est le principal représentant du courant monétariste. Selon lui, il existe un lien étroit et stable entre la quantité de monnaie en circulation et l'inflation. La hausse des prix peut ainsi être contrôlée en réglant cette quantité de monnaie, tâche qui revient aux Banques centrales au moyen de la fixation des taux d'intérêt directeurs. Aujourd'hui, les principales d'entre elles ont pour priorité d'éviter l'inflation, une mission héritée de cette théorie. L'économiste s'est fait connaître en 1962 avec son livre Capitalisme et liberté. Il y prône un gouvernement dont le rôle se limiterait à fixer les règles du jeu et à veiller à leur application. «Les marchés réduisent considérablement