Pékin de notre correspondante
L'inspiration est venue à Wang Zhe lors d'un voyage en France en 2000. Le style «splendide» de Versailles, la «majesté» du Louvre, la «noblesse» de château Lafitte, lui sont apparus comme un concentré de luxe, de raffinement, et surtout de «bon goût». Rentré en république populaire de Chine, ce jeune promoteur immobilier de Pékin, président de Fortune Real Estate, n'avait plus qu'une idée en tête : bâtir un domaine des nouveaux dieux du capitalisme dans la capitale chinoise. Cinq ans ont passé, quatre milliards de yuans (400 millions d'euros) ont coulé dans le béton, et le rêve a pris forme sur une trentaine d'hectares entre le cinquième et le sixième périphérique de Pékin. Son nom ? Le palais de Fortune. Wang, lassé des copies de suburbs américains, le must des riches Pékinois en matière de villas, a voulu faire «entièrement français». Français comme Vuitton ou Chanel, marques les plus copiées en Chine avec Gucci. Wang Zhe a visité l'Italie, l'Espagne et l'Angleterre, mais c'est en France qu'il a fait son marché.
Imaginez donc, à terme, un village de 172 châteaux posés dans des jardinets à la française, avec des rues pavées et une place centrale où différents styles d'architecture s'entrechoquent. Porte principale librement inspirée de Versailles, ruines antiques en béton, arcades néoclassiques surmontées d'un clocher un peu gothique : «C'est la copie d'une église française, explique une directrice