Lille de notre correspondante
«Marre d'être sur la route, on voudrait que ça s'arrête.» Vendredi après-midi, une centaine d'ouvriers de Thomé-Génot en liquidation judiciaire à Nouzonville (Ardennes) étaient encore «sur la route». Ils ont fait, une fois de plus, le siège de la préfecture à Charleville-Mézières et empêché les fonctionnaires de rentrer après le déjeuner. «On exige que les négociations reprennent, expliquait François Durbecq, délégué CFDT, joint par téléphone, mais la négociatrice s'est sauvée à Paris avant la fin.» Si la négociatrice du ministère de l'Emploi, Denise Bernollin-Blois, qui avait rencontré les syndicalistes toute la semaine, est bien retournée à Paris, c'est à cause du «coup de théâtre» de jeudi : le conseil régional (socialiste) a décidé d'offrir à chacun des 300 salariés liquidés 10 000 euros sans aucune contrepartie.
L'Etat proposait, lui, de financer, à hauteur de 59 000 euros maximum, le contrat de transition professionnelle (CTP) : maintien du salaire pendant un an, aides à la formation et à la création d'entreprise. Et si les salariés acceptent ce CTP, le département s'engage à ajouter 10 000 euros. Quelque 5 000 euros entraient également dans la négociation si le licencié retrouvait du travail. Or, la date butoir pour accepter le CTP, c'est lundi. «Nous avons tous prévu d'accepter le CTP, rassure le délégué CFDT, mais on demande que ce soit négocié.»
Qu'est-ce qui chiffonne tant l'Etat ? La fameuse off