Tokyo de notre correspondant
Il était 11 h 50 hier matin, à l'heure dite, quand l'Airbus A380 matricule MSN002 en provenance de la Chine a percé à travers les nuages, sous un ciel bas et une pluie fine. En douceur, le superjumbo s'est posé pour la première fois au Japon. Face aux techniciens au sol sonnés par la taille de ses turboréacteurs, le mastodonte s'est garé comme une Mini à la porte 45 du terminal 1 de l'aéroport de Narita. L'arrivée de l'A380 à Tokyo, quatrième étape en Asie (après Séoul, Singapour et Hongkong) d'une campagne mondiale de tests obligatoires avant la certification, en décembre, avait été dévoilée au dernier moment dans un pays où l'américain Boeing est roi.
L'A380 à Narita pour vingt-quatre petites heures l'appareil regagne Toulouse lundi, avant de repartir pour la Chine puis l'Afrique du Sud est un symbole fort, tant le Japon est imperméable aux ambitions d'Airbus. Ses deux grandes compagnies aériennes, Japan Airlines (JAL) et All Nippon Airways (ANA, propriétaire d'une quarantaine d'A320 et A321), boudent le très gros-porteur. Il y a peu, le PDG de JAL déclarait que «l'A380 est un concept d'avion contraire au marché actuel de l'aviation».
Ridicule. Les dirigeants d'Airbus veulent croire qu'avec le temps et bien que l'industrie nippone soit très investie dans le programme Dreamliner de Boeing le ciel nippon finira par s'ouvrir. «JAL et ANA n'ont pas dit qu'elles ne voulaient pas de cet avion. Elles l'étudient et il figure sur le plan