Madrid de notre correspondant
Alors que les immigrés ont mauvaise presse un peu partout en Europe, le gouvernement espagnol chante leurs louanges sur un air de croissance endiablée. Ces dernières années, les 3,7 millions d'étrangers en situation régulière (sur 44 millions d'habitants) dynamisent l'économie nationale, dopent la consommation des ménages et dégagent même du surplus budgétaire. En un mot, les Espagnols ont de bonnes raisons d'être reconnaissants envers cette main-d'oeuvre travailleuse, bon marché (30 % de moins que les nationaux de même qualification) et qui remplissent, d'année en année, les caisses de la sécurité sociale.
Ce constat a été établi et diffusé par la voix la plus autorisée du gouvernement Zapatero : l'économiste Miguel Sebastián, conseiller spécial du Premier ministre depuis deux ans, tout juste désigné candidat socialiste à la mairie de Madrid en mai 2007.
Fertilité. Gourou économique des socialistes au pouvoir, Sebastián parle d'un apport déterminant dans la success story d'un pays dont le taux de croissance devrait tutoyer les 4 % cette année. D'après lui, les immigrants (principalement venus d'Amérique latine, du Maroc et d'Europe de l'Est) y sont pour beaucoup. Les chiffres alignés par le conseiller en chef sont impressionnants : en cinq ans, la contribution nette dans les caisses de l'Etat s'élève à 4,7 milliards d'euros ; les immigrés auraient ainsi permis d'augmenter le revenu national par tête de 623 euros ; ils contribueraient à hau