Dans le monde de la finance, la montée en puissance des fonds d'investissement commence à inquiéter. Ce secteur opaque, qui multiplie les rachats d'entreprises, ne serait-il pas en train d'enfler, comme la grenouille de la fable, jusqu'à exploser ? C'est en tout cas l'interrogation posée il y a quelques jours par l'autorité des marchés britanniques. Dans un rapport publié le 6 novembre, la Finance Service Authority (FSA) pointe ainsi les risques du secteur du private equity (l'investissement non coté).
Principale source d'inquiétude : le niveau d'endettement des entreprises rachetées par les fonds, qui est jugé «excessif». Pour rentabiliser au maximum leurs investissements, les KKR et autres Blackstone n'apportent qu'une petite partie du capital de l'entreprise (20 % par exemple), le reste venant des banques via l'endettement. Les financiers appellent cela du «leverage buying out» (LBO) ou effet de levier. Ce sont ensuite les bénéfices dégagés par l'entreprise rachetée qui permettent de rembourser les prêts. Au bout de quelques années, les fonds revendent alors l'entreprise, et, si cette dernière a été bien gérée, ils touchent une plus-value. C'est du moins ce que prévoit le modèle théorique. Et pour l'instant, tout a l'air de bien fonctionner. Les fonds se revendent entre eux leurs participations et affichent des taux de rentabilité records. Mais, dans la finance, les belles histoires ont souvent une fin. C'est ainsi la conviction de la FSA : «Etant d