New York de notre correspondant
Le beurre de cacahuètes (peanut butter) évoque généralement une pâte à tartiner. Ce n'est plus le cas au siège de Yahoo. Lorsqu'un de ses vice-présidents, Brad Garlinghouse, écrit dans une note interne qu'il «déteste le peanut butter» et que «tout le monde» dans l'entreprise devrait le détester, il pense d'abord à la stratégie de l'entreprise. Celle-ci consiste selon lui à s'étendre dans les «myriades de possibilités qui se présentent sur l'Internet», comme on beurre une tartine. «Le résultat : une fine couche d'investissement étalée dans tout ce que nous faisons, si bien que nous ne nous concentrons sur rien en particulier.»
Cette note sévère, intitulée «le Manifeste du beurre de cacahuètes», a fait l'objet d'une fuite, ce week-end, dans le Wall Street Journal. Elle est révélatrice de la crise de confiance qui secoue en ce moment l'entreprise pionnière du Web. Le mois dernier, Yahoo a annoncé des ventes en stagnation et un bénéfice en recul. Il a revu à la baisse ses prévisions de revenus pour 2006, en raison d'une compétition accrue dans le marché publicitaire. Panama, son projet de gestion des liens sponsorisés, prend du retard. A contrario, le rachat de YouTube par Google a renvoyé l'image d'un Yahoo faisant du surplace. Depuis le début de l'année, son cours de Bourse a chuté de 31 % tandis que celui de Google augmentait de 20 %.
Dans sa note, Garlinghouse, qui supervise la page d'accueil de Yahoo et