Montpellier correspondance
C'est journée morte aujourd'hui au Vigan (Gard). Boutiques fermées, commerçants, élus locaux et salariés côte à côte : dans ce village cévenol de 5 000 habitants, une partie de la population doit se rassembler ce matin devant l'usine Textiles Well, dernière usine Well à fabriquer des collants en France. Elle attend des nouvelles des représentants des salariés, montés au siège social à Montrouge (Hauts-de-Seine) pour un conseil d'administration qui devrait statuer sur son sort aujourd'hui, à partir de 11 heures. Elle risque d'être déçue. «La direction de Natexis aurait interdit de nous donner des informations jusqu'au 5 décembre», croyait savoir hier Stéphane Charlin, délégué syndical CFTC chez Well. Les 438 salariés de Well, mobilisés depuis plusieurs semaines, veulent pourtant savoir s'ils vont être mangés à la sauce «moins 149 emplois» ou à celle, encore plus amère, de «moins 300 emplois».
Revirement. Leur actionnaire depuis 2001, Natexis Industrie, une société de capital-risque filiale de la Banque populaire, avait commencé à négocier en septembre un nouveau plan social. Faisant valoir l'équation classique : baisse du marché des collants et concurrence des pays étrangers. Le plan prévoyait 149 suppressions d'emploi, sur la base du volontariat pour une partie. Mais, en octobre, revirement de l'actionnaire, qui s'est demandé tout à coup s'il n'avait pas intérêt à supprimer l'ensemble de l'activité production de Well (tricotage e