Tokyo de notre correspondant
Le patriotisme économique japonais a trouvé son nouveau fonds de commerce : les nouilles instantanées. La rapidité avec laquelle Nissin Food Products, numéro 1 de la nouille lyophilisée (au poulet, aux crevettes et aux pois), vole ces jours-ci à la rescousse de son concurrent et compatriote Myojo Foods en dit long sur la passion des Japonais pour cette denrée industrielle apparue en 1958. Roi de la nouille au curry, Myojo est visé depuis le 27 octobre par le raid boursier du fonds d'investissement américain Steel Partners. Ce dernier, déjà propriétaire de 23 % de Myojo, veut faire main basse sur les 77 % restants pour 195 millions d'euros. Basé à New York, le spécialiste de la reprise d'entreprise japonaise en difficulté propose 700 yens (4,5 euros) par action. Mais Nissin a fait une offre plus généreuse : 870 yens par action (5,5 euros) pour le tiers du capital de Myojo.
Chevalier blanc. Preuve qu'au Japon on ne touche pas impunément aux insutanto râmen, appellation locale de ces nouilles aux recettes ultrasecrètes. Myojo a aussitôt accepté l'«offre publique d'achat amicale» de Nissin, inventeur en 1971 des fameuses Cup Noodle et numéro 1 du secteur (2,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2005). Myojo s'est fendu d'un communiqué laconique pour expliquer son ralliement à Nissin, ex-concurrent changé en chevalier blanc. «La tentative de prise de contrôle par Steel Partners ne contribue pas à accroître la valeur de notre com