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Libération

Jobs profilés à l'anglaise

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Christophe, 27 ans, salarié dans une agence de presse, a choisi de changer d'air pour six mois.
publié le 27 novembre 2006 à 0h14

«J'ai commencé à bosser à 22 ans, direct en CDI, et, depuis, je n'ai jamais arrêté, toujours dans la même boîte. Je commençais un peu à ronronner, alors, pour sortir du tunnel, j'ai décidé de poser six mois de congés sabbatiques et de partir en Grande-Bretagne. Pour m'améliorer dans la langue et pour vivre enfin un truc un peu tripant.

Le début fut un peu show time. Parti à Londres les mains dans les poches, j'avais pour ambition de bosser dans des cafés. Dès le premier jour, j'ai trouvé un job de vendeur en boulangerie. Un boulot passionnant, comme je le craignais... Je dois prévoir et acheminer le matériel à la boutique pour la journée : le café, les gobelets, les pochons, les boissons de toutes sortes, gants, produits d'entretien, sacs-poubelle. Je me tape aussi les poubelles à vider, range les tables sur la terrasse, nettoie les crottes de pigeons sur les chaises, un vrai homme de logis. De temps en temps, je prépare les cafés et finis par une demi-heure de vaisselle. Mais je ne m'ennuie pas. Sachant que l'idée de base en Grande-Bretagne ­ plus que partout ailleurs, il me semble ­ est que pas la moindre seconde l'employé ne doit rien faire, ou donner l'impression de ne rien faire. Quitte à se balayer les pieds histoire de se montrer occupé.

Mon temps de travail est assez morcelé, ça fonctionne un peu au coup par coup. Il peut m'arriver de ne bosser que sept heures par semaine. Alors que je suis certain qu'ils se font un fric fou en facturant les deux cafés 10 euros,