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Libération

Eurotunnel fait une belle percée sur sa dette

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Les créanciers ont accepté hier de tirer un trait sur 4,5 milliards d'euros.
publié le 28 novembre 2006 à 0h15

Ouf, le tunnel sous la Manche ne succombera pas sous le poids de son énorme dette. Hier, au tribunal de commerce de Paris, les détenteurs des 9 milliards d'euros de créances qui plombent depuis des années Eurotunnel se sont mis d'accord avec Jacques Gounon, le PDG. De justesse. La procédure de sauvegarde dont bénéficie le tunnel depuis le 2 août (et qui lui permet d'éviter la cessation de paiement) exigeait que 27 créanciers sur un total de 53 approuvent le plan de désendettement : ils ont été 28 à dire «oui», acceptant du même coup de tirer un trait sur quelques milliards d'euros d'actifs.

Engloutis. Car le plan de redressement adopté hier taille dans le vif de la dette, malgré l'opposition manifestée notamment par le fonds américain Oaktree, qui en détient environ 7 %. Après l'opération, les 9 milliards seront divisés par deux d'un coup de baguette magique. Les 4,5 milliards d'euros restant seront transformés en emprunt bancaire à échéance de quarante ans par Goldman Sachs ou par Citigroup, qui se disputent désormais les bénéfices de la gestion de cette dette rétrécie. Du coup, pour Eurotunnel, le coût annuel du remboursement des échéances devrait baisser d'environ 10 %, autour de 220 millions d'euros par an. De quoi respirer : jusqu'à maintenant, les 400 millions d'euros de bénéfice d'exploitation annuels du tunnel étaient systématiquement engloutis par le service de la dette.

En échange de ce «geste», les créanciers recevront 87 % du capital d'une nouvelle société