Bruxelles (UE) de notre correspondant
La classe politique française sonne le tocsin : si la croissance s'est effondrée au troisième trimestre (0 %), c'est la faute à «l'euro fort» qui frôle ses records historiques, tant face au dollar qu'au yen. Depuis quelques semaines, le gouvernement et l'opposition pointent le doigt vers Francfort, accusant la Banque centrale européenne (BCE) qui, depuis un an, augmente régulièrement le loyer de l'argent d'être en grande partie responsable de cette flambée. Le problème est que tous les analystes s'accordent à considérer qu'il s'agit moins d'une hausse de l'euro que d'un accès de faiblesse des devises américaine et japonaise. Surtout, les autres pays de la zone euro n'ont, pour l'instant, pas souffert du taux de change de la monnaie unique.
Calme. Réuni lundi soir à Bruxelles, l'Eurogroupe n'a d'ailleurs pas repris à son compte l'appel à la «vigilance collective» lancé par le Français Thierry Breton. Jean-Claude Juncker, Premier ministre luxembourgeois et président en exercice de cette instance où se retrouvent les douze ministres des Finances de la zone euro, a affirmé ne pas être «préoccupé à ce stade. Nous sommes loin de la zone critique». Nout Wellink, le gouverneur de la Banque centrale des Pays-Bas, a même qualifié la sortie de Breton de «réaction pavlovienne»... Dominique de Villepin, soutenu par le président de la République qui a rendu l'euro fort responsable des difficultés d'Airbus, appréciera. Si