«Pour moi, j'aurai échoué si on ne fait pas les 22 000 départs. Pour le groupe, c'est 7 milliards d'euros de cash-flow.» «On ne va plus être sur un discours basé sur un volontariat un peu mou, on va être beaucoup plus systématique.» Le groupe dont il s'agit est France Télécom et les 22 000 départs sont programmés sur trois ans (2006-2008).
Ces propos crus ont été tenus le 20 octobre lors d'une table ronde organisée avec l'Association des cadres supérieurs et dirigeants de France Télécom (Acsed), forte de 2 000 membres. A la tribune, outre Didier Lombard, le PDG, deux grosses pointures, Olivier Barberot, directeur exécutif chargé des ressources humaines, et Louis-Pierre Wenes, directeur exécutif des activités en France, répondent aux questions.
Les interventions sont plutôt musclées (lire ci-contre). L'entreprise, engagée depuis plusieurs années dans un programme massif de suppressions de postes, est en retard sur son tableau de route. D'où la rudesse des pistes évoquées dans une entreprise qui met un point d'honneur à n'avoir jamais licencié personne contre son gré. Les propos échangés lors de cette table ronde circulent en ce moment sur l'Internet (1). Ils vont être épluchés ce matin par les organisations syndicales de France Télécom, au cours d'un CCE extraordinaire convoqué à leur demande pour demander à la direction de s'expliquer.
Panachage. Le chiffre des 22 000 départs n'est pas nouveau. Il a été annoncé en juin 2005 par Didier Lombard en même temps que son progra