A65 ans, le crâne dégarni, le cheveu blanc et le costume sombre, Pâris Mouratoglou, le boss d'EDF Energies renouvelables, n'a a priori pas grand-chose d'un start-upper. Et, pourtant, ce diplômé de Polytechnique, de nationalité grecque, est un accroc de la création d'entreprise. Après deux ans passés en tant qu'économiste chez IBM à la sortie de Polytechnique, il plaque tout et part travailler avec son père architecte dans l'immobilier. Il construit notamment le port de plaisance de Saint-Raphaël (il en est toujours le concessionnaire), celui de Deauville, une tour à Monaco... Bref, il fait des affaires. Mais pas énormément d'argent. A la fin des années 70, il décide de changer de casquette. Va pour la construction de petites centrales hydrauliques. Beaucoup trop petites pour intéresser le mammouth EDF. Il gagne rapidement de l'argent et attrape alors le virus de l'énergie renouvelable.
Mais, on l'avait compris, le Monsieur n'a rien du baba cool soixante-huitard, féru d'économie solidaire et de macramé. Business is business : il part chercher un associé, puis la banque Lazard, et crée sa société Energies. Ensuite, c'est l'emballement, le rêve américain. Il lance une OPA hostile sur le petit groupe Sithe, le retire de la Bourse et le développe. Il devient vite l'un des leaders mondiaux de l'éolien et surtout des petites centrales de cogénération à gaz. En 1992, il revend ses parts et fait une culbute financière. Mais l'homme n'est pas rassasié.
Il repart de zéro à partir