Cher ami lecteur, vous êtes peut-être en train de lire le dernier article sur le projet de fusion entre Suez et GDF. Tout laisse penser que la décision du Conseil constitutionnel d'hier a enterré, au moins jusqu'à l'été prochain, ce mariage que Dominique de Villepin avait pourtant béni de son onction politique en février, au nom, notamment, de l'indépendance énergétique de la France. Hier soir, à Gaz de France, un syndicaliste CGT, invité à un pot de départ, levait de bon coeur son verre à «la victoire».«On a gagné. C'est une claque terrible pour Villepin et Breton. Les voilà tous les deux ridiculisés à jamais», rigolait-il.
Réserve. Que dit le Conseil constitutionnel ? A priori rien de très méchant, puisqu'il choisit de valider le caractère constitutionnel de la privatisation de Gaz de France. Ce dont Bercy et GDF se sont d'ailleurs immédiatement félicités. Le groupe gazier allant même jusqu'à publier un communiqué pour dire que cette décision allait lui permettre d'«aller de l'avant». On peut franchement en douter. Car le Conseil constitutionnel a ajouté dans sa décision une grosse réserve d'interprétation : cette privatisation «ne pourra produire ses effets avant le 1er juillet 2007, puisque c'est seulement à cette date que GDF perdant l'exclusivité de la fourniture de gaz des ménages, cessera d'être un service public national au sens du préambule de la constitution de 1946», expliqueun communiqué. En effet la directive européen