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Libération

En Chine, c'est la foire d'empoigne pour l'emploi

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publié le 4 décembre 2006 à 0h21

Pékin de notre correspondante

Lorsqu'elle a commencé ses études de biologie à Pékin, en 2002, Yue voyait l'avenir en rose : «Un diplôme, c'était un emploi assuré.» De sa petite ville de Mongolie-Intérieure, elle avait rêvé d'une vie dans la capitale, se voyait enseignante dans un collège. Elle n'aurait jamais imaginé se retrouver un jour à distribuer des liasses de CV dans une foire de l'emploi bondée, prête à saisir n'importe quel job. Arrivée ce samedi en même temps que des milliers d'autres avant l'ouverture du Salon d'hiver de l'emploi à Pékin, qui se tient dans un immense hangar où sont alignés plus de 500 stands pris d'assaut, Yue a déjà semé tous ses CV. «Maintenant, je vais attendre d'être convoquée pour un entretien. Ce n'est pas gagné.» Résignée, elle est désormais prête à tout. Même à s'exiler quelques années dans l'ouest déshérité de la Chine, où les autorités pressent les étudiants de partir s'installer, pour compenser le déséquilibre économique entre les deux parties du pays.

Entre sa première année d'études universitaires et aujourd'hui, le chômage a bondi en Chine. En juin, la Commission d'Etat au développement et à la réforme, grand organe de planification, a averti : cette année, près de 60 % des nouveaux diplômés ne trouveront pas d'emploi, soit 22 % de plus qu'en 2005. A l'échelle de la Chine, cela fait 2,53 millions de nouveaux chômeurs. Le miracle économique et les 10 % de croissance annuelle de l'empire ont leur revers. Les étudiants sont c