«Je voulais être policier. Mais j'ai eu un grave accident, qui m'a laissé des séquelles. Je suis resté des mois à l'hôpital et j'ai eu le temps de me souvenir qu'un thanatopracteur était intervenu à la mort de ma grand-mère. J'avais trouvé ce métier extrêmement fort. J'ai alors décidé de travailler dans une petite entreprise funéraire. La canicule de 2003 est arrivée. Nous nous sommes retrouvés dans un état de guerre. On a traité un millier de morts en un temps record. Les corps s'accumulaient. C'était la panique. Cette catastrophe m'a fait pas mal réfléchir : on n'était pas prêts. Je suis alors parti au Québec, où il existe un diplôme de second cycle en études sur la mort. On la traite du point de vue religieux, sociologique, philosophique, anthropologique, juridique... Cette année, après l'obtention de mon diplôme, je suis revenu ici avec l'intention de faire évoluer le métier. Je me suis inscrit au RMI et j'ai commencé à établir mon projet de création d'entreprise : offrir des soins de conservation des corps, la nuit. Personne ne le fait en France.
«Chaque mois, je voyais une assistance sociale et des agents de l'ANPE. Ils m'ont orienté vers des structures pour la création d'entreprise. C'est là que j'ai découvert l'univers parallèle des dossiers d'aide. Deux dispositifs existent pour les chômeurs qui veulent créer une société : Acre et Eden. Un prêt à taux zéro et une exonération de charges pendant un an. Mais, pour avoir droit au prêt à taux zéro, il faut déjà avoir obte