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Libération

Vétérinaire ou pilote, et les pieds sur terre

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publié le 4 décembre 2006 à 0h21

Vaulx-en-Velin envoyé spécial

Mère : «au foyer». Père : «Je sais pas.» Traduction off d'un enseignant : chômage. Dans ce collège réputé sensible de Vaulx-en-Velin, dans la banlieue de Lyon (Rhône), les enfants, plus qu'ailleurs, semblent ignorer la profession de leurs parents. Souvent sans modèle professionnel, ils sont aussi, du coup, peu nombreux à savoir ce qu'ils veulent faire plus tard. Mais quand ils ont une idée, ils évoquent des métiers bien plus divers que les jeunes issus de milieux plus favorisés. Etrangement, les chanteurs ou danseurs sont ici minoritaires : on parle plus volontiers pour les filles de vétérinaire, médecin, pédiatre, prof de français, coiffeuse, caissière ; pour les garçons d'électricien, chauffeur de taxi ou pilote d'avion. Même si la Fédération française de foot peut trouver, ici encore, de quoi monter plusieurs équipes.

Plus qu'ailleurs aussi, les enfants semblent conscients des difficultés du marché du travail. Samira, Raïd, Kader, Mohamed, Ouafa et leurs petits camarades de 5e et 6e âgés de 10 à 13 ans, sont étonnamment au parfum. Pour trouver un emploi aujourd'hui, «il faut travailler bien à l'école»,«se bouger les fesses», «avoir des bacs», «parler bien le français». Il ne suffit pas de «se claquer les doigts» (Raïd, 11 ans), car, «même avec un diplôme, c'est dur, il n'y a pas assez de place» (Nadia, 10 ans). Sans compter que, des fois, «le patron regarde où tu habites et alors il veut pas t'embauc