Un front syndical uni, des salariés qui pétitionnent contre leur direction... Le projet de délocaliser 1 500 emplois au Maroc d'ici six ans, inclus dans le plan Ambition 2012 révélé en septembre, a provoqué une fronde inhabituelle chez les salariés du premier assureur français. Surprise par cette réaction, la direction a fait récemment une tentative de mea-culpa. «J'ai été mal compris», a expliqué, en substance, le PDG Henri de Castries jeudi devant le comité de groupe européen. Mais la délocalisation, elle, reste toujours d'actualité.
Le projet n'est pourtant socialement pas si terrible. AXA profitera de départs à la retraite pour ne pas renouveler les emplois en France. Et comme le souligne Eric Lemaire, directeur de la communication d'AXA France : «Ambition 2012 prévoit aussi de doubler le chiffre d'affaires, ce qui passera par le recrutement de 11 000 personnes.»
Mais la direction s'y était particulièrement mal prise lors de l'annonce aux syndicats. Premier faux pas, justifier la délocalisation par les 70 millions d'économies que cela générerait, quelques semaines à peine après la publication d'un bénéfice semestriel record de 2,73 milliards d'euros. Le président du conseil de surveillance, Claude Bébéar, d'habitude promoteur de l'entreprise citoyenne, avait ensuite expliqué qu'avec cette mesure AXA allait «contribuer au développement» du Maroc. Enfin, la direction s'était justifiée en évoquant la mauvaise volonté des syndicats, qui n'auraient pas acce