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Libération

Les Hard Rock Café encerclés

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La tribu indienne des Seminoles rachète le groupe fondé en 1971 à Londres.
publié le 8 décembre 2006 à 0h25

Le «deal» est de taille. Et très révélateur du chemin parcouru par la tribu des Seminoles, ces Indiens qui, comme d'autres de leurs frères, ont longtemps été pourchassés pour finir relégués dans des réserves. Ces derniers viennent d'acquérir, pour quelque 965 millions de dollars, les célèbres Hard Rock Café, présents dans une quarantaine de pays.

Détenue jusqu'ici par le groupe britannique Rank, et fondée à Londres en 1971, cette chaîne avait connu son apogée dans les années 80. A l'époque, des clients s'étaient mis à amasser des T-shirts au logo de la chaîne et les pin's s'échangeaient bon train entre aficionados. La collectionnite est d'ailleurs une marque de fabrique de la maison. C'est avec la guitare d'un de leurs célèbres consommateurs, Eric Clapton, que les Hard Rock Café ont commencé à décorer leurs murs. Depuis, ils n'ont cessé d'acquérir des instruments de musique, des autographes de musiciens, des objets de voyage, au point de devoir ouvrir un musée pour les abriter. Celui-ci se trouve en Floride, précisément là où la tribu Seminole prospère déjà dans l'industrie des loisirs. Comme beaucoup d'Amérindiens, les Seminoles sont devenus, au fil des années, les rois du jeu aux Etats-Unis. C'est même aux bingos et autres machines à sous qu'ils doivent leur survie. La communauté amérindienne détient en effet près de 400 casinos dans 28 Etats pour des revenus, estimés par la National Indian Gaming Commission, à 22,6 milliards de dollars en 2005.

En reconnaissant aux Indiens,