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Libération

Dans le port du Havre, y'a des syndicalistes indélicats

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publié le 9 décembre 2006 à 0h26

Le Havre de notre correspondante

Très sale ambiance au port du Havre. Depuis qu'une poignée de militants s'est mis dans la tête, il y a deux ans, de réclamer la transparence dans la gestion des fonds du syndicat CGT du personnel du port autonome. Selon nos informations, le siège du syndicat a été perquisitionné mercredi, et les deux patrons de la CGT ont été placés en garde à vue durant trente-quatre heures, soupçonnés d'avoir utilisé les fonds du syndicat à des fins personnelles. Rumeurs, dénonciations, insultes, plaintes et menaces de mort secouent l'organisation. «La montagne qui va accoucher d'une souris», commente leur avocat. Peut-être, mais à l'heure des négociations difficiles entre le port autonome du Havre, les opérateurs privés et les grutiers (conducteurs d'engins de chargement et déchargement de navires), cette affaire tombe particulièrement mal pour l'organisation syndicale dominante.

«Opacité des comptes». Le conflit remonte à deux ans. Six adhérents de la CGT du port, dont certains sont militants depuis plus de trente ans (des cadres administratifs, informaticiens ou financiers), demandent au syndicat «la restauration des pratiques de transparence dans la présentation des comptes annuels, notamment lors de l'assemblée générale annuelle». Pas de réponse.

Début 2005, les contestataires se tournent alors vers Bernard Thibault, le secrétaire général de la CGT. Ils s'étonnent de «l'opacité des comptes», de «la dérive au niveau de la tenue des