Robert Curbières, viticulteur dans l'Aude, ancien administrateur de l'Onivins et membre de la Confédération paysanne, réagit sans enthousiasme aux mesures d'aides à la viticulture annoncées hier par Dominique de Villepin.
«Les mesures de soutien à la filière que Villepin a accordées ne sont pas des mesures pérennes aptes à nous sortir durablement de la crise. Le report des charges et les aides à la distillation, c'est bien gentil, mais si ça marchait ça se saurait. Il faut prendre des mesures structurelles et réformer largement le système des aides aux vignerons. Et d'abord rappeler que les viticulteurs ne bénéficient pas des aides de la PAC [la politique agricole commune, ndlr]. Notre profession n'est pas concernée par le Droit de paiement unique (DPU), que touchent par exemple les céréaliers.
Sous certaines conditions environnementales, et tout en encadrant la production, il faudrait une aide au maintien des vignes, qui pourrait être de l'ordre de 450 euros par hectare. Cela permettrait de maintenir le potentiel de production, et, calculs faits, ce serait nettement moins coûteux pour la collectivité que l'arrachage des plants. Quant à ceux qui voudraient arracher pour se reconvertir dans d'autres productions, il faudrait également accorder une aide de l'ordre de 800 euros par hectare et empêcher formellement le replantage au bout de six à huit ans, ce qui n'est actuellement pas le cas.
Enfin, il serait temps que Bruxelles se bouge. Il est temps de parvenir à une maîtri