«Je voyais venir un problème sur l'intermittence. Je suis donc arrivé au doublage pour de "mauvaises raisons" : une urgence de rentabilité ! Parce que le mythe de l'artiste maudit, qui gagne de l'argent après sa mort... très peu pour moi. Pourtant, comédien, c'est souvent un rêve d'enfant ! Pour moi, le flash est venu en regardant les westerns de Sergio Leone : petit, je prenais ça pour des documentaires, j'étais fasciné. Puis on m'a dit que c'était joué, alors j'ai trouvé ça fabuleux, ce métier d'acteur ! Le doublage, c'est juste une facette du métier, un peu un truc de paresseux, tu rentres chez toi, c'est oublié. Tu peux vite devenir une sorte d'OS : j'ai vu des quinquas obsédés par leur baraque sur la Côte, leurs vacances à Megève, leur bon pognon. Mais aussi un monsieur de 95 ans, 100 films derrière lui, ayant donné la réplique à Gabin, avec une vie incroyablement riche. Et qui double avec autant de plaisir du jeu. Alors je lutte contre l'image de "tocard" du doubleur, même si je fais ça pour pouvoir continuer le théâtre.
Dès 15 ans, en découvrant les textes, j'ai su que le théâtre, c'était pour moi. Pendant plusieurs années, comme intermittent, j'ai eu plein de bons projets de pièces. Ça s'est raréfié, j'ai commencé à faire un peu de pub. Mais, là aussi, c'est une sale période. Ils sont de plus en plus rapiats et rognent sur les cachets, qui se sont effondrés : 500 euros par spot, sans droits. Or, pour une pub, tu "vends du fromage" et c'est "ta gueule". On n'est