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Libération

La Caisse des dépôts perd Francis Mayer

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Le DG, qui avait affirmé son indépendance, est mort samedi.
publié le 11 décembre 2006 à 0h27

Décédé samedi à 56 ans des suites d'une «longue maladie», Francis Mayer, directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), laisse derrière lui un bilan plus qu'honorable. La Caisse, qui gère plusieurs dizaines de milliards d'euros (dont les fonds du livret A), est de tous les dossiers politiques chauds du moment. La relance du logement social ? Elle revendique la construction de 5 000 logements en 2007. Le soutien aux PME innovantes, cher au gouvernement ? La CDC devrait y consacrer 2 milliards d'euros en six ans. La mise en musique du fameux patriotisme économique de Dominique de Villepin ? La Caisse, déjà actionnaire d'une très grande majorité de groupes du CAC 40, accélérait ses investissements dans des entreprises stratégiques (telle EADS) ou dans les infrastructures (comme il y a peu dans Eutelsat, TDF ou la société d'autoroutes Sanef). Bref, la CDC, plus riche et plus puissante que jamais, est redevenue une institution incontournable du capitalisme français.

Pourtant, la nomination de Francis Mayer, en décembre 2002, avait soulevé une belle polémique politique. Protégé de Jacques Chirac, il débarquait avec la réputation d'un parachuté, pour prendre la place du socialiste Daniel Lebègue (dont le bilan faisait pourtant l'unanimité). A l'époque, même à Bercy alors dirigé par Francis Mer, il était difficile de trouver des défenseurs de Mayer. Mais ce dernier a notamment eu l'intelligence de s'entourer de Dominique Marcel, ancien directeur de cabinet d