Menu
Libération

Le Front national s'engouffre dans Eurotunnel

Article réservé aux abonnés
publié le 13 décembre 2006 à 0h29

Le Front national prend son billet d'embarquement surprise dans Eurotunnel. Alors que la direction du groupe de transport attaque la dernière longueur de la restructuration géante de sa dette en négociant demain avec ses obligataires, le parti de Jean-Marie Le Pen s'invite dans le dossier.

Le 22 novembre, selon nos informations, une poignée de petits actionnaires de la société, sept ou huit parmi les plus teigneux, ont été reçus au siège du parti d'extrême droite, à Saint-Cloud. Emmenés par Alain Donnart, un Savoyard qui possède 1,2 million d'actions, les membres de la toute nouvelle Union des actionnaires d'Eurotunnel mécontents (UAEM) ont été accueillis comme des visiteurs de marque par Bruno Gollnisch, numéro 2 du FN, et ont eu une brève entrevue avec Jean-Marie Le Pen. Qui a promis de les revoir bientôt. «Nous sommes convenus de nous réunir rapidement, dans les semaines qui viennent, pour mettre au point notre expertise du dossier», confirme Gollnisch.

Indemnisation. Le parti d'extrême droite a bien l'intention de capitaliser sur cette association de petits porteurs mécontents créée il y a deux mois, pour en tirer parti à l'échelle politique nationale. Au point qu'Eurotunnel pourrait bien faire irruption dans le débat de la prochaine élection présidentielle. «Si Jean-Marie Le Pen est candidat, il pourrait inscrire dans notre programme des mesures susceptibles de modifier la donne du tunnel sous la Manche», explique en substance le bras droit du patron du FN.