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Libération

«A la tête de l'entreprise, pas des humains, une pompe à fric»

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publié le 14 décembre 2006 à 0h29

Respectivement au Vigan et à Libourne

Coup sur coup le mois dernier, les salariés de Well au Vigan (Gard) et ceux d'Arena à Libourne (Gironde) apprenaient que leur usine allait fermer. La production de collants Well (300 emplois sur 438 personnes) se fera en Chine à partir de 2008, celle de maillots de bain Arena (169 emplois)dès mars 2007. Les employé(e)s ­ en majorité des femmes ­ sont bien décidé(e)s à faire entendre leur voix et prévoient un rassemblement commun (avec leurs collèges d'Aubade et de Dim eux aussi touchés) devant l'Assemblée nationale en janvier. Paroles de futurs licenciés, entre colère et sentiment d'impuissance.

La perte d'un savoir-faire

Chez Arena, Arlette, Claudine, Christine, Francisca et Martine sont abattues. «ça nous contrarie, et ça nous met en colère que le travail parte à l'étranger, mais surtout c'est vexant. Pendant des années, on nous a mises sur le devant de la scène, en nous disant qu'on travaillait bien, qu'on avait un savoir-faire. On s'est bien servi de nous, en nous payant pas très cher non plus. Et puis maintenant, on a perdu toute notre valeur. On ne vaut plus rien.»«Ce qui se passe chez Well, c'est ce qui se passe dans tout le secteur industriel, l'automobile, le textile. Où va-t-on ?» s'interroge en écho Patrick Passet, 51 ans, manutentionnaire de production au Vigan. Brigitte Batailhou, 48 ans, dont dix-huit à sortir des collants chez Well, ressent «un peu d'amertume» : «On n'est plus rien, nous travailleurs français