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Libération

Josiane et Pascale, du bar à la barre

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publié le 18 décembre 2006 à 0h32

Conseil des prud'hommes de Paris, audience des référés.

L'une a les cheveux roux coupés courts, des lunettes rouges et un tailleur sévère. L'autre est un peu plus ronde, des mèches blondes dans les cheveux. La quarantaine passée, elles attaquent leur ex-futur employeur. Elles sont présentes, mais resteront debout, cachées dans un coin de la salle du conseil de prud'hommes, jamais elles exposeront leur cas directement à la barre. Une avocate du barreau de Caen parle en leur nom. En face, l'avocat de l'employeur.

Josiane et Pascale travaillaient dans la société qui exploite le bar d'une grande salle de concerts à Paris. La salle a ouvert en 1985, Josiane et Pascale ont intégré la société presque tout de suite. Josiane était directrice financière, Pascale secrétaire comptable. En 2006, un nouvel appel d'offres est lancé pour l'exploitation du bar. La société perd l'affaire et Josiane et Pascale se retrouvent sans travail. «Pourtant, dit l'avocate des deux salariées, la loi oblige le repreneur à reprendre les contrats de travail», s'il est montré que l'activité se poursuit et les biens en ont été transférés. «Sur les biens incorporels, continue l'avocate, l'ancienne société louait la licence de débit de boisson, le problème ne se pose donc pas. La partie adverse fait aveu de faiblesse en disant que les gobelets, les fourchettes, les cuillères et tout le petit matériel n'a pas été transféré.» L'avocat de la défense ne dément pas la continuité de l'activi