Pékin de notre correspondante
La bataille franco-américaine pour le mégacontrat chinois des quatre premiers réacteurs nucléaires de troisième génération est terminée. Samedi, la Chine a choisi Westinghouse au détriment d'Areva ; 8 milliards de dollars échappent au français, numéro 1 mondial. «Un jour formidable pour l'industrie nucléaire américaine», a dit Samuel Bodman, le secrétaire d'Etat américain à l'Energie, juste après avoir signé l'accord. Selon lui, ce contrat va créer 5 000 emplois aux Etats-Unis et Westinghouse a accepté de fournir à la Chine des technologies qui lui permettront de construire d'autres réacteurs.
Les futures centrales fournies par Westinghouse ont une capacité de 1,1 gigawatt chacune. La Chine, deuxième consommateur mondial d'énergie, a évalué ses besoins futurs en nucléaire à 40 gigawatts, soit une trentaine de centrales, et compte investir 40 milliards d'euros dans ce secteur qui ne fournit actuellement que 2,3 % de son électricité. Le but est de parvenir à 4 % dans vingt ans.
Tout n'est donc pas perdu pour Areva. La France, par la voix du ministère des Finances, s'est contentée de dire qu'elle «prend note». Un émissaire du gouvernement chinois devrait être reçu à Paris demain «pour faire le point».
C'est un coup dur, mais Areva s'y attendait. Depuis le printemps, l'EPR, réacteur de troisième génération déjà acheté par EDF et par la Finlande, n'était plus favori. Pour des raisons politiques plus que techniques, assurait-on dans l