Moscou de notre correspondante
«Irresponsables !» crient les Russes. «Inconséquents !» répliquent les Biélorusses. A quatre jours du nouvel an, Russie et Biélorussie, pays théoriquement «alliés» et même censés former bientôt une union, sont engagées dans une nouvelle tragi-comédie du gaz. Au 31 décembre, les livraisons de gaz russe seront coupées à la Biélorussie si aucun accord sur les prix n'est trouvé d'ici là, a fait savoir Gazprom, le géant russe, de plus en plus nerveux ces derniers jours. Sachant que 20 % environ des livraisons de gaz russe vers l'Europe (notamment vers la Pologne, la Lituanie mais aussi l'enclave russe de Kaliningrad) transitent par la Biélorussie, cela signifierait une nouvelle crise spectaculaire, que Gazprom veut absolument éviter. Alexandre Loukachenko, le dictateur biélorusse qui dépend lui-même entièrement du bon vouloir de Moscou, sait que Gazprom a peur d'une nouvelle crise, qui effrayerait ses clients européens. Il en profite donc pour négocier jusqu'au dernier moment.
La Russie a proposé à la Biélorussie des conditions «super-avantageuses», mais de nouveau rejetées par Minsk, rapportait hier le porte-parole du monopole russe, Sergueï Kouprianov. De fait, Gazprom, qui depuis plusieurs mois annonçait que la Biélorussie devrait elle aussi payer à compter du 1er janvier «les prix du marché» c'est-à-dire plus de 200 dollars les 1 000 m3 de gaz , a déclaré hier que Minsk pourrait encore bénéficier d'un «prix privil