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Libération

Arcelor fait tremper les Thaïlandais dans son acier

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publié le 28 décembre 2006 à 0h40

Dunkerque envoyée spéciale

Ils disent bonjour de la main à la troupe de journalistes casqués qui les regardent sur le chantier. Ils sont en pause, réunis autour de leur thermos, et le défilé de micros, caméras et calepins a l'air de bien les amuser. Le directeur de la communication avait prévenu : «Ce sont des gens très sympathiques et conviviaux.» Avec les journalistes, on ne sait jamais. Embaucher des métallos thaïlandais sur un chantier d'Arcelor à Dunkerque pourrait faire l'objet d'articles de mauvais esprit. Il n'y a pourtant pas de quoi. Même la CGT le dit : «Le chantier modèle, ici, ce sont les Thaïlandais. C'est trop bien préparé, ils ont appelé les médias, ils ne vont pas faire d'erreur», confirme Philippe Collet, de la CGT d'Arcelor Dunkerque.

«Boursouflures». Arcelor-Mittal a fait appel, pour trois mois, à 120 travailleurs thaïlandais : ils sont sous-traitants d'une entreprise italienne, Danieli, elle-même sous-traitante d'Arcelor. La direction l'a déjà expliqué aux syndicalistes, contrariés de voir les emplois échapper à la main-d'oeuvre locale. Elle le répète aux visiteurs du site : «Vous allez rencontrer un certain nombre de salariés qui ne sont ni Français ni Italiens. Des Thaïlandais. Ces travailleurs vont aux quatre coins du monde monter des chantiers et les démonter. Ils étaient en Amérique du Sud il y a encore peu de temps. Ils seront au Moyen-Orient demain. Ce sont des globe-trotters du montage. Un peu comme ces Français qui vont fabriquer