Il y a au moins deux façons de faire le bilan du marché automobile français pour l'année 2006. Soit vous êtes un accro de la voiture de marque française, et, dans ce cas, l'année dernière est à oublier vite fait, bien fait : le millésime 2006 a été la pire des années pour les constructeurs hexagonaux (Renault et Peugeot-Citroën) depuis plus de dix ans ; soit vous avez dévoré le dernier livre de Nicolas Hulot et vous êtes convaincu que la voiture est bien l'un des responsables du réchauffement climatique, et, dans cas, l'année 2006 est pour vous une vraie raison d'espérer. Expliquons-nous.
«Effet de gamme». Dans un marché français en baisse de 2,5 %, le groupe Renault a chuté de 8,1 % (et de 10 % pour la seule marque Renault), enregistrant l'une des pires performances de son histoire. Les marques françaises ont baissé dans l'ensemble de 6,1 %, affichant une part de marché de 54,3 %, en baisse pour la quatrième année.
Prévue, cette gamelle n'en demeure pas moins inquiétante. Deux facteurs se sont combinés. Le désormais classique «effet de gamme». Contrairement à Fiat, qui a par exemple bénéficié en 2006 du lancement de sa nouvelle Punto, les deux français souffrent depuis trois ans d'un manque de nouveautés. En décidant de repousser à 2007 la commercialisation de la nouvelle Twingo, Carlos Ghosn, le big boss de Renault, a peut-être sous-estimé la capacité de résistance du groupe sur son marché domestique, qui représente encore un peu plus de 30 % de ses ventes. L'autre facteur r