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Libération

Suez: Pinault garde toujours son OPA sous le coude

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Il affole les milieux financiers en refusant de préciser ses intentions.
publié le 3 janvier 2007 à 5h16

François Pinault est décidément en grande forme. Il y a deux semaines, il s'est invité dans le dossier Suez-GDF grâce à une indiscrétion parue dans le Figaro. Hier, il a suffi d'un communiqué sibyllin de trois lignes, signé de son holding Artémis, pour : 1) faire monter le cours de Suez ; 2) obliger l'Autorité des marchés financiers (AMF) à faire revenir de vacances en urgence les seize membres de son collège ; 3) forcer Suez à publier un nouveau communiqué appelant l'AMF à exiger de Pinault qu'il se décide à repréciser ses intentions.

Découpage. Pour comprendre la journée d'hier, un retour en arrière n'est pas superflu. Depuis deux semaines, l'entourage de Pinault fait comprendre que l'homme d'affaires breton et ami de Jacques Chirac regarde de près le dossier de Suez et n'exclut pas de lancer une OPA. Avec l'idée de découper le groupe en deux : il garderait pour lui la partie environnement et revendrait la partie énergie à GDF.

En fin de semaine dernière, Gérard Mestrallet, le patron de Suez, demande à l'AMF d'exiger de François Pinault qu'il affiche clairement la couleur. Car, depuis l'affaire Danone et la vraie-fausse OPA de l'américain Pepsico, l'AMF s'est dotée d'une nouvelle réglementation, inspirée des Britanniques, appelée le put up or shut up («déclare-toi ou tais-toi») : pour éviter aux rumeurs de vivre leur vie trop longtemps, le gendarme de la Bourse peut exiger d'une entreprise qu'elle confirme ou non ses intentions. Mais si l'entreprise en question