Londres correspondance
Le gouvernement britannique comptait peut-être sur la trêve de Noël pour faire oublier une encombrante affaire de corruption. Pari raté. Mercredi, l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) a ravivé les mémoires. Elle a déclaré avoir envoyé, à la veille de Noël, une lettre au ministère des Affaires étrangères. Objectif ? Obtenir du gouvernement Blair qu'il justifie l'arrêt de l'enquête sur le présumé versement de pots-de-vin entre le groupe British Aerospace (BAE) et l'Arabie Saoudite.
Juteux. Tout commence en 1986. A cette époque, le groupe d'armements BAE Systems signe un contrat des plus juteux avec les autorités de Riyad. Baptisé Al-Yamamah, celui-ci scelle la livraison d'avions de combat Tornado et Hawk et la construction d'une base aérienne sur le territoire saoudien pour une somme estimée à 40 milliards de livres sterling (60 milliards d'euros). Un contrat en or qu'il ne s'agissait pas de laisser passer. Alors pour faire taire la concurrence, BAE aurait auparavant gonflé les comptes de la famille Saoud. C'est en tout cas la théorie avancée par le quotidien britannique The Guardian en mai 2004.
Alerté, le Serious Fraud Office, bureau du système judiciaire britannique chargé de lutter contre la fraude, ouvre une enquête en novembre 2006. Ça ne pouvait pas tomber plus mal pour BAE qui était justement en train de finaliser la vente de 72 Eurofighters à Riyad. Car l'Arabie Saoudite menace de lui préférer les Rafale d