Menu
Libération

Prépas en masse

Article réservé aux abonnés
publié le 8 janvier 2007 à 5h19

Varsovie de notre correspondante

Zosia, 18 ans, en terminale dans un bon lycée public varsovien, voudrait suivre les traces de sa mère, médecin. Le nombre de points obtenus au bac lui ouvrira ou non les portes de l'Académie de médecine, l'une des plus prisées. Alors comme la majorité de ses camarades, elle s'est inscrite à une «prépa» privée. «J'ai six heures de cours de biologie et de physique par semaine toute l'année scolaire, pour 2 700 zlotys [696 euros, un salaire moyen]. Ça revient de toute manière moins cher que des petits cours privés.» Ceux-là coûtent entre 30 et 50 zlotys, 100 zlotys parfois [26 euros], lorsque le professeur est réputé.

«Les prépas pour entrer dans un grand lycée et surtout pour intégrer une bonne faculté ou une université d'Etat, où les études sont gratuites, sont devenues un phénomène de masse», déplore Slawomir Broniarz, président du ZNP, syndicat national des instituteurs. En Pologne, les petits cours ont pris une ampleur inédite. Comme en Europe de l'Ouest, avec la sélection grandissante et la course à l'excellence, ils ont évolué, devenant un moyen de réussir plus que de lutter contre l'échec. «Avant, les cours particuliers étaient destinés aux élèves avec de gros problèmes scolaires. Aujourd'hui, ils s'adressent aussi aux bons élèves», explique Broniarz. Au moins un élève sur deux en terminale serait inscrit à des cours de soutien. A la fin du collège, la proportion serait presque la même, pour intégrer le meilleur