La dégradation des conditions de travail, c'est comme les soldes. A force de multiplier les recours à la flexibilité, ça n'a plus rien d'exceptionnel. Les syndicats des deux grands magasins parisiens, le Printemps et le Bon Marché, ont appelé les salariés à faire grève demain, premier jour des soldes d'hiver. En cause : «la dérégulation des temps de travail». Provocation supplémentaire aux yeux des syndicats : la chambre de commerce et d'industrie et la Ville de Paris ont lancé l'opération «nuit des soldes», jeudi. Certains magasins seront exceptionnellement ouverts jusqu'à 22 heures. «L'idée vient de l'office de tourisme : faire la promotion de Paris et concurrencer les soldes de Londres. En oubliant que le travail de nuit obéit à une réglementation précise», décrypte Olivier Guivarch, secrétaire général du syndicat du commerce francilien CFDT.
Au Printemps Haussmann, où des débrayages ont été décidés, ces extensions d'horaires, «ça ne vient pas d'aujourd'hui, explique Serge Boada, délégué syndical central CGT. Il y a d'abord eu les nocturnes à 22 heures, tous les jeudis. Puis les cinq dimanches travaillés par an. Puis certains jours fériés. Et voilà que pour la première semaine des soldes, ils nous demandent d'ouvrir de 8 heures à 21 heures». En temps normal, le magasin ouvre de 9 h 30 à 19 heures. Depuis trois ans, la direction avait décidé d'ouvrir exceptionnellement jusqu'à 20 heures pour les soldes. Le voisin du boulevard, les Galeries Lafayette, s'