A peine passé la crise du gaz, voici que commence la «guerre du pétrole» entre la Russie et la Biélorussie, jusqu'alors son alliée la plus fidèle. Depuis hier matin, le pétrole ne circule plus dans l'oléoduc injustement appelé Droujba («amitié»), qui approvisionne l'Europe en gaz russe via la Biélorussie.
Réserves. Comme ce fut le cas en 2006 lors de la crise gazière russo-ukrainienne, ce sont les pays tiers qui ont eu les premiers le déplaisir de constater l'interruption des livraisons d'or noir. En premier chef, la Pologne, dont 96 % du brut traité dans les raffineries vient de Russie, et l'Allemagne, dont 20 % des importations annuelles de pétrole est livré par Moscou. Et comme ce fut le cas l'an dernier, la Russie a immédiatement accusé la Biélorussie de siphonner à son profit le pétrole destiné à l'Europe occidentale. Droujba fournit chaque année 50 millions de tonnes de pétrole, dont 18 millions à la Pologne et 22 à l'Allemagne. Pour autant les deux pays ne sont pas immédiatement menacés de pénurie, car ils disposent de réserves pour plusieurs mois.
Ce nouveau conflit énergétique est la conséquence de la crise gazière. Deux minutes avant l'entrée dans la nouvelle année, la Biélorussie avait été contrainte d'accepter les nouveaux tarifs imposés par le monopole gazier russe Gazprom.
Prix d'amis. La Biélorussie, qui ne payait son gaz que 46 dollars les 1 000 m3, ce qui correspond au prix intérieur russe, avait convenu de passer à un prix de 100 dollars les 1 000 m3 pour l'an