Madrid de notre correspondant
«Le secteur de la construction est aujourd'hui le meilleur vivier de nouveaux riches.» L'intéressé parle en connaissance de cause. Car Luis de Rivero est devenu le prototype de cette génération de magnats du BTP espagnol, qui, avec les grands banquiers, tiennent actuellement l'économie nationale entre leurs mains. Assurant près d'un quart du PIB, le secteur du BTP dispose d'une vraie puissance du feu, qui lui permet aujourd'hui de venir au secours des groupes énergétiques espagnols, convoités par les étrangers. Le groupe de BTP Acciona vient de s'adjuger 24,5 % du producteur d'électricité Endesa, sur lequel le géant allemand E.On a jeté son dévolu ; l'autre constructeur ACS a pris en octobre un cinquième du capital du rival électrico-gazier Iberdrola. Deuxième du BTP par sa capitalisation boursière et cinquième par sa taille, le Sacyr-Vallehermoso de Luis de Rivero ne pouvait être en reste. En mars 2006, il s'est octroyé 10 % des parts du français Eiffage, un gros morceau (qui a notamment réalisé le viaduc de Millau) que Jacques Chirac a récemment présenté comme le «nouvel étendard d'une France nouvelle et conquérante».
Joueur de poker. La voracité du millionnaire espagnol semble insatiable. Sacyr s'était peu avant fait les dents en Italie et au Portugal avec le contrôle du leader national de la construction, Somague. L'entreprise espagnole s'attaque désormais à plus rude encore : le groupe pétrolier espagnol Repsol (48 milliards d'e