Chercheurs au Cerna, le laboratoire d'économie industrielle de l'Ecole des mines de Paris, Olivier Bomsel et Gilles Le Blanc (1) se sont spécialisés dans l'étude de l'économie du numérique. Alors que 2 700 exposants dévoilent leurs dernières innovations au Consumer Electronics Show (CES), le premier Salon de l'électronique grand public qui se tient jusqu'à jeudi à Las Vegas, ils tentent de décrypter la «grande confusion» qui règne au sein d'un secteur en pleine ébullition.
Quelle est votre définition de la convergence numérique dont on nous rebat les oreilles depuis cinq ans ?
Olivier Bomsel. C'est un terme passe-partout pour dire que, à l'ère du numérique, toutes les machines (téléphone, ordinateur, téléviseur, baladeur...) sont conçues pour capturer, traiter, lire, stocker des suites de 0 et de 1, autrement dit le code binaire permettant de formater n'importe quel son, image ou texte. Comme le montre cette grande foire qu'est le rendez-vous annuel de Las Vegas, cet ensemble de techniques n'est pas appréhendé de la même manière par les différents acteurs du numérique. D'où ce mélange permanent de concurrence et de complémentarité. C'est plutôt la confusion qui règne !
Gilles Le Blanc. Pour moi, la convergence représente à la fois la compatibilité potentielle d'un très grand nombre de services et la multiplication du nombre d'équipements, les deux étant intimement liés. C'est parce qu'un mobile peut être compatible avec un PC qu'il y a convergence des télécoms et de l'