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Un produit cher dans un marché encombré

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Contrairement à l'iPod, les téléphones se démonétisent à grande vitesse, jusqu'à être offerts par les opérateurs.
par Christophe ALIX
publié le 10 janvier 2007 à 7h00

Malgré un départ tonitruant, notamment en Bourse où l’action Apple a flambé de 8,1%, l’arrivée de l’iPhone n’est pas synonyme de succès garanti. Les analystes américains se montrent assez dubitatifs lorsqu’on les interroge sur la capacité d’Apple à rééditer —même partiellement– dans la téléphonie le coup de maître réalisé dans la musique avec l’iPod. Ils doutent qu’Apple puisse acquérir une place de premier plan dans le monde ultraconcurrentiel du mobile.

Première difficulté à surmonter pour l’iPhone, son prix. Apple fera payer plutôt cher (499 et 599 dollars) un produit au design certes unique mais dont les fonctionnalités combinées existent déjà chez la concurrence pour beaucoup moins cher –voire pour rien du tout, en échange d’un engagement de longue durée chez un opérateur. SonyEricsson a vendu depuis septembre dernier plus de 15,5 millions de «Walkman», un mobile aujourd’hui disponible gratuitement auprès de certains opérateurs. Le leader américain Motorola, qui a lancé la semaine dernière une alerte sur la baisse de ses revenus en 2007, a vendu plus de 50 millions de son modèle haut de gamme RAZR, tombé en quelques mois de plus de 500 dollars à zéro dans le cadre d’engagements!

Bref, Apple, en dépit de sa très confortable trésorerie et de sa capacité à attendre longtemps le décollage commercial de l’iPhone, pourrait se retrouver confronté à un processus similaire: chute des prix, banalisation très rapide et recours aux mêmes procédés que la concurrence pour écouler ses p