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Libération

Une charte des gros salaires pavée de bonnes intentions

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Le Medef souhaite des rémunérations «mesurées» et «équitables».
publié le 10 janvier 2007 à 5h22

Les patrons gagnent-ils trop d'argent ? Non, répondent en choeur les chefs d'entreprise français. Mais quand les patrons de PME, qui gagnent en moyenne 50 000 euros net par an (1), découvrent qu'en 2005 Lindsay Owen-Jones, PDG de L'Oréal, a gagné 26,3 millions d'euros, que Bernard Arnault (LVMH) en a encaissé 12,9 millions et qu'Antoine Zacharias (Vinci) a touché 11,9 millions d'euros, ils sont eux-mêmes choqués.

Aussi le Medef et l'Afep (Association française des entreprises privées, qui regroupe les patrons des 83 plus gros groupes) ont-ils décidé d'élaborer une charte de bonne conduite. Intitulée «Recommandations sur la rémunération des dirigeants des mandataires sociaux de sociétés cotées», elle a été présentée hier par Laurence Parisot pour le Medef et Bertrand Collomb (président de Lafarge) pour l'Afep.

Rien de bien révolutionnaire dans ce document qui ressemble à un catalogue de bonnes intentions. «La rémunération des dirigeants de l'entreprise doit être mesurée, équilibrée, équitable et renforcer la solidarité et la motivation à l'intérieur de l'entreprise», annonce-t-il en préambule, insistant sur «le souci d'explication et d'équilibre qui doit prévaloir à l'égard des actionnaires» et la nécessité de «tenir compte, dans la mesure du possible, des réactions des autres parties prenantes de l'entreprise».

Ces «autres parties prenantes», surtout si elles sont salariées, ont de quoi tiquer : selon une étude réalisée en décembre par Proxinv