Elle a une pancarte pendue autour du cou. «Conseillère de beauté. Temps partiel, salaire net: 900 euros par mois. Un enfant.» Un client croise un groupe de salariés: «Battez-vous ! Des salaires si bas... Quand je pense à l'argent que votre patron a investi à Venise...» Environ 500 manifestants étaient venus soutenir le débrayage des employés du Printemps Haussmann, mercredi, contre les extensions horaires. Mais sur le bitume, derrière les délégués syndicaux, les caissières et vendeuses du Printemps n'étaient pas nombreuses.
Acheteuses fiévreuses. «C'était avant tout une opération médiatique pour expliquer aux citoyens que les extensions horaires des ouvertures des magasins ont des conséquences sur la vie sociale des salariés», nuance Olivier Guivarch de la CFDT. Marcelle Roho, déléguée centrale CFDT, a beau hurler dans le haut-parleur, la plupart des acheteuses fiévreuses venues s'arracher des jupes à 50 % ne l'entendront pas. Le piquet de grève s'est discrètement placé devant une entrée de côté. Comme si on avait peur de gêner la clientèle. «Les clients réagissent bien car on n'a pas fermé le magasin, explique, soulagée, une militante CFDT. C'est un peu égoïste, mais aujourd'hui, ils nous disent quand même qu'ils sont de tout coeur avec nous.» Dans le commerce, le taux de syndicalisation est estimé aux alentours de 2 %. Et difficile de se priver d'une heure de salaire pour débrayer. «Mercredi, il y a eu des pressions de la part des cad