Scandinavie correspondance
Le syndicat suédois des ouvriers du bâtiment avait-il le droit d'obliger une entreprise lettone à signer un accord sur les salaires, lors de la rénovation d'une école à Vaxholm, dans la banlieue de Stockholm, en 2004 ? La question continue de diviser, deux ans après le début de l'affaire. La Lettonie parle de «discrimination» et dénonce la violation de la liberté de circulation des travailleurs au sein de l'UE. La Suède dénonce au contraire un cas de dumping social et appelle à la protection des accords collectifs qui régentent son marché du travail. Mardi, les deux parties ont présenté leurs arguments devant les treize juges de la Cour de justice européenne (CJE).
Allié inattendu. En Suède, les responsables syndicaux restent optimistes. Ils disposent depuis fin décembre d'un allié inattendu en la personne du chef du gouvernement libéral, élu en septembre. Il en va, selon lui, de l'avenir du «modèle suédois». Un revirement très controversé en Suède. Car comme son ministre des Affaires étrangères, Carl Bildt, Fredrik Reinfeldt avait vivement critiqué l'attitude du syndicat qu'il jugeait «déplorable», au début de l'affaire.
Tout a commencé en mai 2004, quand la compagnie lettone de BTP Laval un Partneri, basée à Riga en Lettonie, décroche le contrat de rénovation de l'école communale de Vaxholm. Une trentaine de travailleurs lettons sont alors détachés en Suède pour la durée des travaux. Pendant l'été, des responsables syndicaux app