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Libération

L'usine Pleyel sur la touche

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A Alès, la dernière grande production de pianos en France va être fermée par son propriétaire.
publié le 15 janvier 2007 à 5h27

Alès envoyée spéciale

Le discret Hubert Martigny aura attendu la majestueuse inauguration de la salle Pleyel, le 13 septembre 2006, avant de s'attaquer à la basse besogne. Celle d'engager la fermeture de l'usine Pleyel d'Alès (Gard), juridiquement appelée Manufacture française de pianos, dernier grand lieu de fabrication de pianos en France. A la place, cet industriel (très) fortuné, heureux propriétaire de l'usine cévenole, de la salle de concerts parisienne et de la marque Pleyel, a programmé l'ouverture prochaine d'un atelier et d'un showroom à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). L'objectif est d'y montrer la fabrication de «27 pianos Pleyel de très haut de gamme par an», assure Arnaud Marion, le porte-parole d'Hubert Martigny, propulsé président de la manufacture en 2002 pour la redresser.

«Crève-coeur». Avec le résultat que l'on sait : 1 350 pianos droits ou à queue sortaient de l'usine d'Alès en 2002, 500 en 2006. Probablement zéro en 2008. Dix-neuf postes sont proposés à ceux des 62 salariés qui souhaiteraient quitter les Cévennes pour la région parisienne. Les intéressés se comptent pour l'instant sur les doigts de la main. En guise de redressement, c'est à un plan social qu'aboutit Arnaud Marion. «C'est un crève-coeur», assure, yeux dans les yeux, celui qui se définit comme un «gestionnaire de crise». Pourtant, quelques minutes auparavant, cet ancien consultant de l'excabinet de conseil Arthur Andersen a fustigé d'une voix sèche «la convention co