Montpellier de notre correspondante
Attention convoi exceptionnel. Cinq tracteurs, trois fourgons et une poignée de voitures devaient quitter Montpellier vers 9 heures ce vendredi matin, direction Paris. A leur bord, une vingtaine de viticulteurs du Languedoc-Roussillon, «pacifistes», disent-ils. Ils ne se réclament d'aucun syndicat agricole, dont ils se défient, ni d'aucun parti politique en particulier.
«Destin». Ils se sont mis en route pour «défendre le vin».«Nous ne sommes que des viticulteurs de base, regroupés pour prendre en main leur destin», souligne François Thiébaud, ancien instituteur converti à la vigne depuis 1990. Un premier collectif est né dans le Gard il y a un peu plus d'un an. Puis un dans l'Aude. Et quatre dans l'Hérault, qui ont fusionné au sein du collectif Paysans toujours. L'idée de «monter en tracteurs à Paris» est née après les vendanges.
Hier, les futurs compagnons de voyage s'activaient aux ultimes préparatifs, dans la cour d'une cave de vins bio, au nord de Montpellier. Derrière chaque tracteur, une remorque porte leurs revendications. «On veut vivre du fruit de notre travail, pas de subventions», crie une banderole accrochée à neuf fûts de chêne. «La grande distribution assassine les agriculteurs et vole le consommateur», hurle une pancarte attachée à un monceau de souches mortes. Symbole de ce qui les attend, si rien n'est fait. «On veut qu'il y ait des vignes. On ne veut pas arracher. On ne réclame p