Dominique Bussereau, le ministre de l'Agriculture, devrait bientôt signer le décret officialisant la création de la marque «Vignobles de France», supposée permettre aux viticulteurs français de tenir tête aux vins du Nouveau Monde en France et à l'export. Cette marque-ombrelle assemblera des vins de pays qui jusqu'à présent ne pouvaient être mélangés. Ils rempliront des bouteilles d'un même cépage (cabernet, syrah ou merlot etc.) venus, par exemple, des Pays-de-la-Loire et du Languedoc-Rousillon. Une manière comme une autre, de décloisonner le labyrinthe des vins tricolores, dont l'offre est jugée illisible par la majorité des professionnels français et étrangers. D'ici à quelques années, les vins de la nouvelle marque devraient peser 1 à 2 millions d'hectolitres, l'équivalent de quelques millions de bouteilles.
Pourtant, les membres des coordinations viticoles et des collectifs du Gard et de l'Hérault (voir ci-contre) ne sont pas chauds : à les croire, ces «Vignobles de France» seraient une création occulte de la grande distribution afin de faire de l'argent sur leur dos. «Ils vont acheter des moûts fermentés au Chili, grand spécialiste des vins de cépages, les faire revenir en France et mettre ça dans leurs nouvelles bouteilles», s'indignent des viticulteurs de l'Hérault qui s'apprêtent à monter à Paris. D'autres professionnels redoutent une «cannibalisation» des marques déjà existantes par les «Vignobles de France».
Une attitude qui agace les services de Domin